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Profession : Trésorier

Depuis la crise de liquidité rencontrée en 2008, le métier de trésorier a beaucoup évolué.
L’Agefi réalisait il y a peu un dossier très intéressant consacré à la place du trésorier dans l’écosystème financier des entreprises et des banques : Fonctions financières, le trésorier au centre du jeu.
Retour rapide sur le portrait de cadres discrets aux compétences centrales.

La crise de 2008 a transformé le métier

Le métier de trésorier a beaucoup évolué en quelques années et la crise de 2008 n’y est pas étrangère. En effet, la crise a entraîné la mise en place de nouvelles régulations financières (cf. Bâle 3) plus contraignantes pour les institutions bancaires, leur laissant une marge de manœuvre diminuée avec en sus l’apparition de nouveaux risques. Cette prise de conscience soudaine de la part des directions financières a mis en exergue la place centrale et stratégique du poste de trésorier.

Les problématiques prioritaires des trésoriers

La gestion du risque de liquidité est au cœur de tous les enjeux depuis 2008. En effet, les trésoriers qui doivent conserver une trésorerie liquide s’adonnent généralement à une stratégie de diversification des sources de financement afin de limiter au maximum le risque de contrepartie. Si la trésorerie doit rester liquide, elle doit également faire l’objet de placements sécurisés afin de ne pas mettre en jeu la santé financière de l’entreprise, de l’association ou de l’investisseur institutionnel.
Ainsi, d’un marché favorisant il y a encore quelques années les OPCVM monétaires, les supports de type comptes à terme se sont aujourd’hui imposés comme les placements de trésorerie présentant le meilleur cocktail rendement / risque (cf. article sur les placements privilégiés des trésoriers). L’escompte client est une autre solution plébiscitée qui amène d’ailleurs les entreprises à créer des postes de Credit Manager.
Voici un aperçu rapide de ce que les responsables financiers considèrent aujourd’hui comme des sujets prioritaires : 
sujets-prioritaires-pour-les-responsables-financiers-pandat-finance
Nous observons via ce graphique reconstitué d’après une étude menée par Bfinance et l’AFTE que les responsables financiers jugent comme prioritaires les enjeux liés à la sécurisation et l’automatisation (75%), la centralisation de la liquidité des opérations (65%), la diversification des ressources de financement (53%) et enfin l’équilibre de la relation bancaire (42%).

Le trésorier : de plus en plus multi-carte

Encore assimilé à une sorte de comptable technique il y a quelques années, le trésorier est aujourd’hui un gestionnaire de flux se situant au carrefour de plusieurs métiers dans l’entreprise : trésorerie, comptabilité, contrôle interne, fiscalité internationale, système d’information, process, veille et plus encore.
Assurant aujourd’hui la gestion de la liquidité, il revêt de plus en plus une casquette de risk manager qui consiste à gérer les aléas financiers des taux, de change, de matières premières, informatiques, de sécurité de paiement. Au sein d’un groupe international, le trésorier récoltera l’information pour bénéficier d’une vision globale et stratégique en la vulgarisant pour la retransmettre de façon intelligible.

Interventions transversales et en amont

Notons également que le trésorier est de plus en plus amené à travailler sur des missions transverses, initialement attachées à la direction financière comme l’amélioration du Besoin en Fonds de Roulement. Plus transverse mais aussi plus impliqué en amont dans les process grâce à sa vision globale des flux. Il intervient sur le montage de grands projets même si ce n’est encore la norme aujourd’hui.
D’après une étude menée par Bfinance, voici comment se répartissent les activités d’un trésorier :
repartitions-activites-tresoriers-selon-le-volume-horaire-consacre-pandat-finance

Le trésorier et ses partenaires bancaires

Les banques ayant vu leur marge de manœuvre largement réduite du fait de la régulation européenne imposant le renforcement de leur bilan, les entreprises ont donc dû diversifier leurs sources de financement afin de restreindre leur dépendance vis-à-vis de leur partenaire bancaire. Le trésorier se tourne désormais vers du financement de marché incluant les émissions obligataires, les programmes de billet de trésorerie ou encore les placements privés de type Euro PP.
Cette rupture a eu pour effet de renforcer le poids des grandes entreprises dans la renégociation des lignes de crédit par leurs trésoriers face à des partenaires bancaires peu enclins. Peu enclins mais toutefois résolus à coopérer en considérant que tous leurs métiers ne peuvent pas être rentabilisés. Dès lors, cette nouvelle donne a eu pour effet de rééquilibrer les relations des grandes entreprises avec les banques.

La nécessité croissante du reporting

Homme de marché, le trésorier est aujourd’hui aussi homme de reporting. Du fait de la forte appréhension au risque interne ou externe et de la mise en place de nouvelles règlementations, il est contraint à davantage de communication. S’il doitvulgariser pour retransmettre les informations clés ainsi que ses méthodes de travail en hautes instances, il est concrètement un maillon essentiel dans la chaîne de confiance. A noter que la question de la pertinence du reporting envahissant est parfois de mise lorsque ce dernier prend le pas sur l’aspect technique du poste.

Quelle formation pour tant de polyvalence ?

Malgré un secteur assez difficile en termes de recrutement, la profession suscite des vocations auprès de candidats qui se forment généralement jusqu’à bac+5 dans des masters spécialisés (université ou d’école de commerce).
Il est donc possible d’intégrer des masters spécialisés comme celui de Lille 2 et celui de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (alternance), avec lesquels l’AFTE entretient un partenariat. Le master diplômant de l’Institut de Gestion de Rennes semble pour sa part le plus reconnu avec 85% des élèves de sa promotion 2013 ayant trouvé un poste en moins de 2 mois et 98% en moins de 4 mois.
Précisons enfin que comme pour de nombreuses professions, certains postes de trésoriers requièrent une technicité telle qu’un étudiant en sortie d’études ne disposera pas encore des compétences appropriées. L’entreprise qui recrute est parfois obligée de faire appel à des experts ayant un bagage professionnel adéquat et construit sur l’expérience des années.