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[L’EDITAUX] Taux négatifs : quand la propagation atteint les dépôts des entreprises … et des particuliers

Cette nouvelle a largement raisonné dans la presse européenne cette semaine : La banque coopérative allemande Raiffeisenbank de Gmund va facturer les dépôts des particuliers au-delà de 100 000 euros.  Alors, maintenant que le tabou est tombé, quelles vont être les répercussions sur l’Europe ?

Des banques européennes écrasées sous le poids des décisions de la BCE

Les banques doivent, depuis le mois de mars 2016, placer leurs excès de liquidités auprès de la Banque centrale Européenne à -0.40%. Ainsi, elles placent l’épargne de leurs clients à taux négatifs et donc perdent de l’argent. Il va donc de soit que les banques doivent prendre des décisions radicales et modifier leur business model afin de continuer à être rentables. Ce qu’il se passe aujourd’hui est réellement la suite logique d’une politique souhaitée par la BCE, une politique de taxation de l’épargne afin de réallouer vers des actifs dits « plus productifs ».

Quand une banque allemande passe le cap…

Josef Paul, le patron de la banque coopérative Raiffenbank est allé là où personne n’a encore osé mettre un pied : il a réclamé à ses clients une commission de 0.40% sur les dépôts à vue des particuliers dépassant 100 000 euros.

….Les banques françaises restent prudentes

En France, seuls les gros clients institutionnels aux liquidités importantes subissaient ses taux négatifs. Aujourd’hui, cette nouvelle règle prend de l’ampleur :
La BPCE a été le premier groupe à annoncer qu’il facturera les dépôts sur les comptes des grands clients, BNP Paribas CIB suit tout juste la tendance tandis que la Société Générale et le Crédit Agricole se disent tentés. Pour l’instant, rien ne semble dire que ce traitement s’appliquera aux particuliers. En effet, tant que le Livret A et autres PEL représenteront l’immense majorité des placements « liquides » et « sans risques » les taux resteront bien supérieurs. De plus, un deuxième risque de sortie de cash en numéraire les protège de toute velléité de taux sous les 0% globalement en Europe. Pour les grands épargnants ou institutionnels la question est toute autre car la ressource qu’ils apportent aux banques en déposant leurs trésoreries coûte à la banque. Néanmoins il existe un aspect relationnel avec ces clients qui apportent bien plus qu’une ressource à la banque. Ils assurent la pérennité future du refinancement de la banque (si la BCE sort un jour) et aussi une source de rentabilité sur les autres services consommés auprès de leurs banques.

Vers un nouveau modèle bancaire français

Puisque la rentabilité sur la marge d’intérêt est de plus en plus difficile pour les banques, quel sera leur business model futur ?
Des éléments nouveaux commencent déjà à émerger sous la forme de redistribution de produit hors bilan : OPCVM diversifiés, produits structurés, SCPI et bien d’autres.
Que tout le monde soit rassuré, et le stress test du 29 juillet l’a prouvé : nos banques françaises sont assez solides pour maintenir le cap et leurs larges bases de clientèle leur permettront de diversifier leurs sources de revenus .