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Bilan 2022 : une année de bouleversements

Guerre en Ukraine, tensions géopolitiques, inflation, hausse des taux : 2022 restera dans les mémoires comme une année particulièrement difficile. Dans ce contexte, les marchés financiers ont connu un repli notable, bien que certains placements aient pu tirer leur épingle du jeu.

Que faisiez-vous il y a tout juste un an ? Sans doute regardiez-vous une courbe de l’épidémie de Covid-19 en France, en pleine propagation du « variant Omicron ». Lointains souvenirs !

Un bond historique des matières premières

Deux événements ont occulté la crise sanitaire en seulement quelques mois : la guerre en Ukraine et le retour de l’inflation. Les deux sujets sont liés : en Europe, une part importante de l’inflation est provenue de l’envolée des prix du gaz, passés de 65 euros/MWh le 31 décembre 2021 à 145 euros/MWh à la clôture du 9 décembre 2022 (prix spot du marché de gros européen). Fin 2020, avant l’arrêt progressif des livraisons russes, les cours du gaz évoluaient encore autour de 15 euros/MWh. La hausse des prix du gaz s’est répercutée sur ceux de l’électricité en Europe.

Au niveau mondial, l’inflation a par ailleurs été entretenue par la hausse des prix du pétrole et des denrées alimentaires, liée à la guerre en Ukraine. On notera néanmoins que les prix du pétrole, après avoir bondi au-delà des 130 dollars/baril en mars, sont revenus sous les 80 dollars en décembre. Le blé, qui avait bondi de 8 dollars/boisseau en février à 13 dollars en mars, est revenu à 7 dollars en décembre (environ 300 euros/tonne). Le pire de la crise semble donc derrière nous.

Un virage à 180 degrés des banques centrales

Autre événement majeur de l’année 2022 : l’impressionnante volte-face des banques centrales. Il y a tout juste un an, la BCE semblait vouée à rester au chevet de l’économie européenne, empêtrée dans la crise sanitaire. La BCE avait annoncé que son plan d’achats d’actifs (« PEPP » / quantitative easing) durerait jusqu’en fin d’année 2022. Aucune hausse des taux n’était attendue avant 2023. C’était sans compter sur une inflation de plus de 10% en zone euro ! Après la volte-face de la Fed en mars, la BCE a suivi le même chemin dès le mois de juillet en mettant un terme à son soutien monétaire et en commençant à remonter ses taux directeurs.

En faisant le choix du durcissement monétaire, les banques centrales assument un sérieux coup de frein sur la croissance. La zone euro a jusqu’ici échappé à la récession, mais ce risque pourrait se concrétiser lors des prochains mois. Les États-Unis ont quant à eux connu une « récession technique » en début d’année 2022, avec un repli du PIB au T1 (-1,6%) et au T2 (-0,6%). Le rebond observé au T3 (+2,9%) reste fragile dans un contexte de taux élevés, voués à ralentir l’économie. Rappelons que les taux directeurs de la Fed étaient compris dans une fourchette de 0 à 0,25% en janvier-février, mais devraient dépasser 4,25% d’ici la fin de l’année.

Marchés financiers : une année « dans le rouge »

Dans ce contexte, l’année 2022 a été mouvementée sur les marchés actions. Le repli des neuf premiers mois de l’année a toutefois laissé place à un rebond au 4ème trimestre. À la clôture du 9 décembre, le CAC 40 reculait ainsi de 6,65% depuis le début de l’année et de seulement 4,70% en tenant compte des dividendes réinvestis (CAC 40 Net Total Return). L’Euro Stoxx 50 reculait quant à lui de 8,28%. Aux États-Unis, le S&P 500 perdait 16,90% et le Nasdaq chutait de 29,13%, les valeurs « tech » américaines ayant particulièrement souffert de la hausse des taux cette année. On notera que l’euro s’est déprécié de 7% face au dollar sur la même période : le S&P 500 et l’Euro Stoxx 50 ont donc dégagé une performance semblable en 2022 à devise équivalente.

Les marchés obligataires ont quant à eux directement souffert de la hausse des taux. Pour rappel, lorsque les taux montent, la valeur des titres obligataires en circulation baisse. Tous les segments de marché ont subi ce mouvement baissier : obligations souveraines, dettes d’entreprises « Investment Grade » (peu risquées) ou « High Yield » (plus risquées). Les titres de maturité longue ont été lourdement impactés. La plupart des segments du marché obligataire affichent ainsi des replis de 10 à 15% depuis le début de l’année.

Les performances positives n’ont pas disparu !

À quelque chose malheur est bon : la hausse des taux a également permis de mettre un terme aux taux bas ou négatifs sur les placements « sans risque ». Les fonds monétaires, tout comme les comptes à terme, retrouvent désormais davantage d’attrait pour les investisseurs. Les placements immobiliers, dont les rendements au titre de l’année 2022 seront connus en début d’année prochaine, devraient également bénéficier d’un bilan annuel positif.

À l’inverse, on notera à titre anecdotique que 2022 a été une année noire pour les crypto-monnaies. Le Bitcoin a perdu environ les deux tiers de sa valeur depuis le 1er janvier, revenant autour des 16.000 dollars après une envolée à près de 70.000 dollars en 2021. La plupart des autres crypto-monnaies ont connu des replis semblables : -65% pour l’Ether, -53% pour le Ripple (au 9 décembre). L’effondrement du « stable coin » Terra en mai, puis la faillite de la plate-forme FTX en novembre, ont porté un rude coup à la crédibilité du secteur des crypto-monnaies.