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Les OPCVM monétaires, de bons outils de placement de trésorerie ?

Les OPCVM monétaires sont-il les produits qui répondent le mieux à vos exigences de placement de trésorerie ?
Si les OPCVM monétaires sont des supports de placement mis à la portée des trésoriers et des directeurs financiers pour leur diversification de placement, comment savoir si ces produits sont pertinents et surtout performants ? C’est à travers un article pédagogique et analytique que Pandat vous propose de faire le point sur ce que sont les OPCVM monétaires, leurs forces et leurs faiblesses.

Un OPCVM, plusieurs possibilités

Les OPCVM sont des organismes de placement collectif en valeur mobilière, autrement dit des sociétés ou des fonds qui disposent de l’agrément de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) pour gérer un portefeuille de titres financiers.
L’OPCVM peut se composer d’actions, d’obligations et de produits de taux. La rémunération, variable, est connue à postériori. En effet, la valeur liquidative n’est déterminée que lors de la valorisation suivante.
L’AMF divise les OPCVM selon la nature de leurs investissements en 6 grandes catégories de produits collectifs : OPCVM monétaires, OPCVM obligataires, OPCVM actions, OPCVM de fonds alternatifs, autres OPCVM à formule et diversifié.

OPCVM : monétaire et monétaire court terme

Les OPCVM monétaires, figurant dans la famille des OPCVM, sont réputés pour être des outils de placement court terme plutôt accessibles. Ils comptent en effet parmi les différentes solutions mises au service des trésoriers et des directeurs financiers pour optimiser le placement de leurs excédents de trésorerie.
Les OPCVM monétaires sont composés de titres à court terme comme les Titres de Créances Négociables, les bons du Trésor et les obligations à court terme. Une distinction s’opère entre les OPCVM monétaires et les OPCVM monétaires court terme :

  • OPCVM monétaires court terme : concerne les titres dont la durée de vie moyenne pondérée est inférieure ou égale à 120 jours avec une maturité moyenne pondérée inférieure ou égale à 60 jours.
  • OPCVM monétaires : concerne les titres dont la durée de vie moyenne pondérée est inférieure ou égale à 12 mois avec une maturité moyenne pondérée inférieure ou égale à 6 mois.

Plus d’informations sur ces deux classifications ? Consultez le site de L’AMF.
Les OPCVM monétaires court terme sont donc par nature moins risqués car plus contraints, mais de ce fait également moins rémunérateurs. Ces deux classifications ont pour objectif d’apporter une plus grande visibilité sur la liquidité et le risque de ces produits. En effet, suite à la crise des subprimes, certains fonds dits « monétaires dynamiques » ont subit des pertes parfois associées à une illiquidité du fonds pendant quelques semaines. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’AMF a imposé un meilleur encadrement des pratiques pour protéger les investisseurs.

Des rendements et des encours en baisse

Les encours drainés par les OPCVM monétaires se sont asséchés au cours des dernières années et cette tendance s’explique en 3 points :
L’excès de liquidité dû à la politique monétaire des banques centrales a contribué à la baisse des taux.
Les taux d’intérêt des OPCVM monétaires sont faibles puisqu’ils sont indexés sur l’Eonia et l’Euribor 3 mois, eux-mêmes très bas (cf. graphique).
– Les banques, pour collecter des ressources bilancielles, ont rendu les rendements de leurs produits d’épargne court terme tels que les comptes à terme, plus attractifs.
Comme l’illustre le graphique ci-dessous, les OPCVM monétaires ont en effet subi une franche baisse d’intérêt de la part des investisseurs, estimée à environ 85 milliards d’Euros depuis 2009. Le second graphique met en relief la baisse du taux de l’Eonia, laissant entrevoir une corrélation probable entre la baisse de l’Eonia et la baisse des encours d’OPCVM monétaires.
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Des performances et des risques variables

Des rendements variables d’un fonds à l’autre

Si les sociétés de gestion proposent une multitude d’OPCVM Monétaires, tous les fonds n’offrent pas les mêmes rendements, ni peut-être les mêmes garanties d’ailleurs. Dans ce contexte de taux bas évoqué précédemment, il existe ainsi des écarts de performances significatifs d’un fond à un autre, d’un rendement annuel quasi nul à un rendement pouvant atteindre jusqu’à 0,50% (avril 2014).

Des risques corrélés aux choix d’investissement du gestionnaire

Si le risque est souvent considéré comme peu élevé, il est important de garder à l’esprit que la rentabilité et le risque du placement dépendent en partie du pilotage de l’investissement mené par chaque gérant de fond. Quand certains gérants restent très conservateurs sur le choix des titres et des émetteurs dans lesquels ils investissent, d’autres privilégient la performance en misant sur des titres un peu plus risqués.
Les notices et reportings des fonds représentent toujours une source d’informations très instructive. En effet, ces notices révèlent parfois qu’une grande partie des actifs détenus par le fonds sont des titres émis par des entreprises notées BBB+ à BBB-, loin des titres un peu plus rassurants notés A ou A-, et cela dans des proportions importantes (de l’ordre de 30-40%, voire plus).

Des reportings à surveiller

De plus, une fois le choix d’un fonds établi, il convient pour le trésorier ou le directeur financier de suivre les reportings. En effet, de nombreuses entreprises se fixent des limites d’exposition à certains émetteurs qui peuvent être atteintes indirectement via le placement sur un OPCVM monétaire donné.

Quand les frais empiètent sur les rendements

Dernier point à surveiller, les frais définis par les sociétés de gestion pour chaque fonds. Si, suite à la baisse des rendements, les frais ont fortement été réduits, ils peuvent être toutefois relativement significatifs et rogner le rendement net du placement. Dans certains cas lorsque le rendement de l’OPCVM est quasi nul, les frais ont même pu rendre un rendement négatif !

OPCVM monétaire : un placement peu attractif

L’OPCVM monétaire présente donc l’avantage incontestable d’être très liquide. Cependant, des produits tels que le compte à terme ou le livret bancaire apportent un meilleur rendement sur la durée lorsque le dépôt à vue conjugue rémunération et liquidité.
De plus, si l’OPCVM monétaire permet de diversifier facilement les placements de trésorerie, il est de rigueur de surveiller les choix du gestionnaire qui peuvent, d’un fond à l’autre, être plus ou moins risqués. La diversification systématique du placement, en apparence avantageuse, n’est donc pas un gage de simplification et de gain de temps.