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Trésoriers, voici comment Bâle III joue en votre faveur

Lorsque vous placez votre trésorerie en dépôt à terme, vos retraits sont soumis à la contrainte de 32 jours de préavis. Pourquoi cette contrainte ? Faisons le point sur ce que vous apportez réellement à une banque en acceptant ce préavis.

Le Liquidity Coverage Ratio pour prévenir les crises de liquidité

Une banque n’est pas une entreprise comme une autre. Elle peut faire croître son bilan quasiment à l’infini et prêter bien davantage qu’elle n’a de dépôts en compte.

Pour éviter tout dérapage, les banques sont encadrées d’un côté par les Banques Centrales via le pilotage des taux directeurs et des réserves réglementaires, et de l’autre par les normes prudentielles qui créent un cadre sécuritaire pour l’ensemble du système financier.

Le Comité de Bâle a ainsi créé un ratio, nommé Liquidity Coverage Ratio, qui mesure la capacité des banques à survivre à une grave crise de liquidité. La documentation officielle concernant ce ratio est disponible sur le site de la BRI, la Banque des Règlements Internationaux (BIS).

Actuellement, les banques n’ont pas besoin de votre liquidité : elles se financent à taux 0 ou négatif sur les marchés.

En revanche, elles ont en permanence besoin d’optimiser ce LCR, et ont pour cela besoin de votre trésorerie !

Un stress de la liquidité comme hypothèse

Le LCR place la banque dans un contexte de stress sur la liquidité : les clients retirent l’intégralité de leurs dépôts, les emprunts à court terme de la banque deviennent exigibles, les contreparties exigent du collatéral car la notation s’est dégradée… Tandis que les entrées de liquidité sont réduites à leur minimum.

Les normes de Bâle III imposent à la banque de pouvoir couvrir l’intégralité de ces sorties de fonds grâce à la cession d’un portefeuille d’actifs de très haute qualité mobilisables immédiatement. Parmi ces actifs de choix, pièces et billets dans les coffres, mais aussi dépôts auprès des Banques Centrales, obligations d’État…

Chacun de ces actifs a une pondération différente : un dépôt à la Banque Centrale sera comptabilisé à 100%, tandis qu’une obligation d’État ne sera comptabilisée que pour 85% de sa valeur : cette décote forfaitaire représente la baisse possible valeur des titres détenus en cas de crise de liquidité.

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Un trésorier de banque optimise sans cesse ce portefeuille d’actifs, cherchant ceux qui offrent la meilleure couverture du ratio au meilleur coût.

Ces actifs éligibles, en quantité limitée, sont extrêmement recherchés par toutes les trésoreries de banques au point qu’elles acceptent de subir un taux très négatif pour les posséder. Et le programme de rachat d’actifs de la Banque Centrale Européenne, qui cible en partie les mêmes titres, n’arrange pas les choses…

Pour un investisseur rationnel, aucun intérêt à détenir ces titres : c’est la raison pour laquelle il n’est pas intéressant pour une trésorerie d’entreprise d’acheter des obligations d’État d’échéance courte, que ce soit en direct ou en OPCVM.

Le rapport avec les dépôts à terme à 32 jours ? On y arrive.

Pour une banque, il y a bonne et mauvaise liquidité

Plutôt que d’optimiser le rendement de ce portefeuille, la banque peut aussi chercher à réduire sa taille en limitant les sorties théoriques de trésorerie auxquels le portefeuille doit répondre.

Dans la norme prudentielle, chaque élément de trésorerie détenue est affecté d’une probabilité de sortie. Ainsi, un dépôt à vue sans préavis est réputé sortir à 100% en cas de crise, tandis qu’un dépôt bloqué plus de 30 jours est réputé être conservé : pour une banque, il y a donc une mauvaise liquidité et une bonne liquidité.

En tant que déposant, vos dépôts à vue forcent la banque à détenir des actifs improductifs. Mais si vous concédez un préavis supérieur à 30 jours, votre banque n’aura pas besoin de détenir ces actifs et pourra donc utiliser votre dépôt pour prêter et générer de la marge.

Voilà pourquoi, en tant que placeur, les dépôts à 32 jours de préavis vous permettent d’obtenir de bien meilleurs rémunérations !

Au-delà de Bâle, des facteurs qualitatifs

Certaines banques font également intervenir des facteurs plus qualitatifs, tels que la qualité du déposant : une trésorerie d’entreprise sera mieux considérée qu’une banque, la diversification sera toujours mieux vue que la dépendance à quelques gros déposants.

De même, une entreprise qui entretient une relation commerciale avec sa banque sera moins à même de retirer son dépôt, et qui peut représenter de la valeur aux yeux de la banque.

Quant aux 91 jours parfois observés, ils offrent à la banque une visibilité sur le trimestre et assurent que la liquidité sera présente à la prochaine publication des comptes. Certaines sont sensibles à ce facteur et le manifestent par un léger surcroît de rémunération.

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Les opportunités de dépôt à terme évoluent rapidement, sachez les saisir !

La réglementation prudentielle joue en la faveur des déposants et la recherche de dépôts bloqués ne se tarira pas de sitôt !

Ainsi, si :

  • vous avez une poche de trésorerie disponible pour au moins 30 jours
  • vous êtes une entreprise ou une organisation non bancaire

alors votre trésorerie sera utile à certaines banques !

Lesquelles ?

Chaque cas est particulier et les opportunités évoluent dans le temps. Certaines banques sont régionales et ont un déséquilibre local entre déposants et emprunteurs, d’autres banques auront un accès limité à la collecte, d’autres auront un besoin de diversification…

Le besoin évolue rapidement et le placement en dépôt à terme est à étudier au cas par cas.

Les experts Pandat sondent en permanence le marché. Sollicitez-les, le service est gratuit !