Dans un contexte économique morose où les taux sont bas, très bas, et les taux courts plongent en dessous de zéro, le Gouverneur de la Banque de France et le ministère des Finances ont engagé un projet de réforme pour revoir le calcul du Taux du Livret A. Pourquoi ? Comment ? Pandat vous explique tout !
Un calcul qui ne fonctionne plus
Le calcul du taux
Depuis février 2008, le calcul du taux du Livret A se fait de cette manière :
Pour définir le taux nominal du Livret A, il faut donc recueillir 3 informations distinctes :
– la moyenne mensuelle de l’Eonia,
– la moyenne mensuelle de l’Euribor 3M,
– l’indice des prix à la consommation ([IPC]
Le taux correspond (après arrondi, au quart de point le plus proche ou à défaut au quart de point supérieur) au chiffre le plus élevé entre :
1/ La moyenne arithmétique entre
*la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l’Euribor 3 mois et de la moyenne mensuelle de l’Eonia (exprimées avec deux décimales),
*l’inflation en France mesurée par la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE des prix à la consommation de l’ensemble des ménages hors tabac (exprimé avec une décimale) ;
2/ L’inflation majorée d’un quart de point
Tout savoir sur le calcul du taux du Livret A
Une formule peu respectée
Aujourd’hui, nous avons atteint un taux plancher historique à 0.75%. Il est très au-delà du niveau de progression des prix à la consommation. En effet, si « cette formule a été mise en place pour décorréler la rémuneration du Livret A de la volonté politique, celle-ci n’a été appliquée que 3 fois en 8 ans », explique les Echos.fr.
Pourquoi ? La question du taux du Livret A qui se pose 2 fois par an (janvier et juillet) est en fait très politique; toucher au Livret A c’est toucher au produit d’épargne préféré des français. A quelques mois des élections, il est a peu près certain qu’il ne bougera pas, malgré l’écart qui se creuse :
Pourquoi a t-on décidé de revoir ce calcul ?
Maintenir un taux aussi élevé coûte cher aux français ! En effet « il pénalise en retour les acteurs du logement social qui financent les constructions grâce aux fonds du Livret A, centralisés en partie à la Caisse des Dépôts » (LesEchos.fr). Aujourd’hui, il s’agit de limiter les risques en cas de remontée de l’inflation soit « Eviter que la Caisse des Dépôts ne se retrouve avec des ressources financières abondantes qui auraient perdu toute compétitivité face à des financement de marché plébiscités par les acteurs du logement social ».
Il faut donc revoir ce calcul : Une rémunération supérieure de 0.25% à l’inflation ne devrait plus être garantie et il s’agirait finalement de fixer le taux au plus près du niveau de l’inflation. « La base de calcul d’inflation choisie par les pouvoirs publics pour déterminer la rémunération des épargnants devra aussi être plus large pour éviter les fluctuations du taux du Livret A. ».
Cependant, les choses vont-elles vraiment changer ? Une personne de l’entourage du ministre des Finances aurait laissé entendre qu’il sera toujours possible de déroger à la formule de calcul automatique … Rendez-vous dans quelques jours pour en savoir davantage sur cette réforme déjà bien engagée.