
Les marchés de capitaux (à l’exception du pétrole) n’ont presque pas réagi à la « guerre des 12 jours » entre Israël et la République islamique d’Iran de juin dernier. Et depuis le cessez-le-feu du 24 juin, les marchés actions ont plutôt rebondi.
Pourquoi un si faible impact ? Parce que le marché s’est projeté dès le début au-delà du court terme avec l’idée d’un choc temporaire.
Ensuite, parce que l’histoire tend à montrer que les chocs géopolitiques n’ont pas, en moyenne, d’impact marqué sur le marché actions à horizon 15 jours ou 3 mois (voir tableau ci-dessous).
Performance du S&P 500 lors des conflits militaires passés

Source : Datastream, Les Cahiers verts
Enfin, parce que l’Iran n’est plus un acteur majeur sur le marché pétrolier (ses exportations nettes ne dépassant pas 1,6 million de barils-jour, sur une production mondiale de l’ordre de 104 millions de barils-jour).
Partant de là, faut-il rester indifférent aux évènements dans la région pour l’avenir ? Certainement pas.
D’abord parce que les évènements qui viennent de se produire sont historiques. Il s’agit de l’attaque la plus intense contre la République islamique depuis 1979 et l’entame de la guerre contre l’Irak (en 1980). De plus, Israël (puis les USA) a frappé pour la 1ère fois directement le programme nucléaire iranien. Sachant que l’Iran est le plus gros pays du Moyen Orient, fort de 90 millions d’habitants et dont la superficie est grosso modo 3 fois celle de la France.
Parallèlement, on peut douter que le cessez-le-feu constitue garantie de stabilité durable. On ne sait pas par ailleurs quel est le niveau précis de dommages subis sur les installations nucléaires.
Au-delà, il y a 2 questions-clé quant à l’avenir de ce conflit qui vont inexorablement se poser dans les semaines et mois à venir :
- Est-ce que le régime actuel peut survivre dans sa forme actuelle aux évènements ? Le guide suprême est très fortement affaibli par les évènements, par son âge et par la mise en place de sa propre succession
- Quelle va être la nature des négociations et quelles vont être les exigences des États-Unis et d’Israël ? On ne va probablement pas se contenter du côté américain d’inspections sur l’enrichissement de l’uranium. Israël ne peut pas se contenter d’un accord de façade. Peut-on aller jusqu’à exiger la reconnaissance de l’Etat d’Israël ?