Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Des marchés actions au meilleur de leur forme

Début mars, le CAC 40 a dépassé pour la première fois les 8.000 points. Quelques jours plus tôt, le
Nasdaq dépassait son sommet de 2021 et le Nikkei 225 japonais battait son record de 1989. Les
marchés actions bénéficient d’un contexte porteur, éclipsant les craintes géopolitiques.

Étonnante ambiance sur les marchés financiers. Les records des marchés actions s’accompagnent
habituellement de solides statistiques économiques, avec notamment une accélération de la
croissance et de l’emploi, doublées de perspectives dégagées. Dans le cas présent, force est de
constater que le contexte reste mitigé (croissance nulle en Europe, conflits armés), mais les
investisseurs trouvent de solides raisons d’être optimistes.

Les planètes s’alignent de nouveau

Principale source de satisfaction : tout porte à croire que l’inflation devrait continuer à se résorber
cette année, permettant aux banques centrales d’abaisser leurs taux directeurs. Un scénario qui fait
certes l’objet de débats entre économistes (certains avancent que l’inflation pourrait rester élevée
plus longtemps que prévu), mais qui reste au cœur des anticipations de marché. Une baisse des taux
permettrait de redonner aux entreprises davantage de marges de manœuvre pour se financer à
faible coûts et soutenir leur croissance, tout ceci sans passer par la case « récession ».

Parmi les investisseurs professionnels, l’anticipation d’une baisse des taux joue également sur les
modèles de valorisation des entreprises : les « DCF », très sensibles aux taux d’actualisation retenus
pour actualiser les « cash flows futurs », aboutissent à des valeurs d’entreprises nettement plus
élevées lorsque les taux sont bas (ou attendus à des niveaux plus bas à l’avenir).

En parallèle, les marchés s’enthousiasment pour de nouvelles thématiques porteuses, à commencer
par l’intelligence artificielle. Nvidia a ainsi vu son cours de bourse progresser de près de 80% depuis
le début de l’année, et de plus de 240 % sur un an (au 15 mars). Le secteur bancaire connaît
également un retour en grâce : depuis le début de l’année, l’Euro Stoxx Banks gagne ainsi 11,5% et
fait mieux que la moyenne du marché. La plupart des banques européennes ont enregistré en 2023
les meilleurs résultats de leur histoire, les banques françaises ayant tendance à faire exception en
raison de leur modèle stable et moins sensible à la conjoncture.

Nombreuses sont également les entreprises qui ont rassuré les investisseurs en début d’année en
publiant de solides résultats. Les bénéfices cumulés des sociétés du CAC40 ont atteint 146 milliards
d’euros en 2023, un chiffre en hausse de 3,2% face à 2022 et proche du record de 2021. Sur le plan
boursier, l’indice français est surtout tiré par le secteur du luxe : LVMH et Hermès ont réalisé un
exercice record en 2023 et voient leur cours de bourse progresser respectivement 17% et 24% depuis
le début de l’année.

« Bulle » ou tendance durable ?

Les investisseurs font-ils preuve d’un excès d’enthousiasme ? La question se pose naturellement
lorsque les marchés connaissent une forte progression.

Nul doute que les valeurs phares du marché sont chères : à titre d’exemple, la capitalisation
boursière de Nvidia équivaut à 73 fois les bénéfices annuels de l’entreprise (source Investing.com). Le même ratio est de 58 fois pour Hermès. Au sein des valeurs dites « de croissance », les PER
supérieurs à 25x ou 30x ne sont pas rares.

Néanmoins, les marchés actions sont loin d’être atteints par la folie des grandeurs. Parmi les « 7
Magnifiques », tout le monde n’est pas logé à la même enseigne : tandis que Meta (Facebook) gagne
36% depuis le début de l’année, Alphabet (Google) enregistre une performance stable, Apple perd
10% et Tesla chute de 34%, preuve que les investisseurs n’achètent pas aveuglement les fleurons de
la « tech » américaine sans distinction. De même, en France, on notera qu’un certain nombre de
valeurs du CAC 40 conservent une capitalisation boursière inférieure à 10 fois les bénéfices annuels,
seuil symbolique en-dessous duquel une société peut être considérée comme « bon marché ». Selon
la formule consacrée, les opportunités n’ont donc pas disparu sur les marchés actions.

À noter que les investisseurs les plus prudents pourront toujours faire le choix de s’exposer de
manière indirecte aux marchés actions en se tournant vers les produits structurés de type « auto-
calls », qui offrent une protection partielle en cas de repli des marchés.