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Marchés : des voyants rouges, orange ou verts pour la fin d’année ?

Les marchés actions et les marchés obligataires ont enregistré de solides performances au S1
2023 malgré des banques centrales toujours aussi peu accommodantes et des indicateurs
économiques mitigés. À quoi s’attendre désormais pour le S2 ?


Peu de monde aurait parié, en début d’année, sur un aussi bon parcours des marchés au premier
semestre 2023. Les sujets d’alerte n’ont pourtant pas manqué : la zone euro est entrée en
récession technique à l’issue du T1, certains indicateurs économiques se sont dégradés ces derniers
mois et les États-Unis, tout comme la Suisse, ont connu une crise bancaire aussi brutale
qu’éphémère en mars-avril. Mais il en aurait fallu plus pour mettre à mal l’optimisme des marchés.


Des marchés résolument bien orientés
Sur les marchés actions, le CAC 40 a ainsi progressé de 14,3% du 1 er janvier au 30 juin, et de 16,7%
en tenant compte des dividendes réinvestis (CAC 40 Net Return). L’indice français a fait mieux que
la moyenne européenne, le Stoxx 600 n’ayant progressé « que » de 10,9% sur la même période.
Contrairement à l’année dernière, la hausse des marchés actions a été tirée par les valeurs dites
« de croissance » : à titre d’exemple, le Nasdaq (indice des valeurs technologiques américaines) a
progressé de 31,7% en seulement 6 mois.

Du côté des marchés obligataires, les performances sont également revenues au rendez-vous après
une année 2022 très difficile, où la plupart des segments de marché avaient perdu entre 11 et 18%.
Sur les marchés européens, au cours des 6 premiers mois de l’année, toutes maturités confondues,
les obligations souveraines ont progressé en moyenne de 2,09%, les obligations d’entreprises
Investment Grade de 2,03% et les obligations High Yield de 4,36%1 . Les rendements offerts par les
placements monétaires ont quant à eux continué de progresser au fur et à mesure des hausses de
taux des banques centrales.

À quoi s’attendre du côté des banques centrales ?
L’un des points-clés des prochains mois sera l’évolution des taux directeurs des banques centrales.
Les anticipations ont fortement fluctué au cours des derniers mois, mais se sont progressivement
stabilisées.

Pour le second semestre, les marchés anticipent désormais encore une hausse de taux de la Fed
(+25 points de base) et deux hausses de taux de la BCE (+50 points de base au total). Selon le
baromètre CME FedWatch, la hausse de taux de la Fed aura lieu de manière quasi-certaine lors de
sa réunion du 26 juillet, ce qui amènera les taux « Fed Funds » dans une fourchette comprise entre
5,25% et 5,50%, puis la Fed observerait un statu quo jusqu’en fin d’année. Du côté de la BCE, le
taux de rémunération des dépôts, qui régit les rendements du marché monétaire, progresserait
quant à lui jusqu’à 4% et le taux de refinancement monterait jusqu’à 4,5%, avec deux hausses de
taux successives qui auraient lieu le 27 juillet et le 24 septembre prochains.

Quid du risque de récession ?
Si les banques centrales sont encore en mesure de monter leurs taux, c’est aussi parce que
l’économie résiste. Certes, la zone euro est entrée en récession technique (deux trimestres
consécutifs de repli du PIB de -0,1%). Pour autant, le marché de l’emploi reste très dynamique,
avec un taux de chômage particulièrement bas, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis.

D’ici la fin d’année, le scénario qui se dessine semble être celui d’un « soft landing », autrement dit
d’une croissance faible voire légèrement négative, sans pour autant venir troubler la dynamique
économique d’ensemble. Ce scénario dépend d’une variable-clé : l’inflation. Si celle-ci continue de
se résorber progressivement au cours des mois à venir, les banques centrales pourront commencer
à baisser leurs taux l’an prochain, créant un soulagement pour l’économie et les marchés. Tout
semble bien parti pour cela : l’inflation aux États-Unis est tombée à seulement 3,0% sur les 12
derniers mois à fin juin. Elle atteint 4,5% en France et 5,5 % en zone euro.

Des opportunités sur les marchés de taux
D’ici la fin d’année, les opportunités d’investissement restent donc nombreuses pour les
investisseurs, notamment sur les marchés de taux. Le monétaire, les CAT et les obligations les
moins risquées offrent des rendements encore légèrement inférieurs à l’inflation en Europe, mais
cette tendance pourrait bientôt s’inverser. D’autres segments de marché, comme le High Yield,
offrent d’ores et déjà des rendements à maturité supérieurs à l’inflation, en contrepartie d’une
prise de risque plus élevée (voir notre article dédié aux marchés obligataires).

Face au risque d’une rechute des marchés actions, les autocalls restent une solution
potentiellement intéressante. Enfin, l’immobilier pourrait continuer à faire le dos rond au cours des
prochains mois en attendant une baisse des taux en 2024 pour redémarrer pleinement.

1. Sources des données : Indices BofA-ML (EG00 Index, ER00 Index, HE00 Index).