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Vers la fin des hausses de taux ?

Depuis la survenue de la « crise bancaire » (SVB, Credit Suisse), les banques centrales sont
incitées à adopter une politique monétaire moins restrictive. Au point que les investisseurs
s’attendent désormais à une baisse significative des taux de la Fed d’ici la fin de l’année. Dans ce
cadre, il est pertinent de sécuriser des placements à taux fixes pour les années à venir.


Depuis l’an dernier, la priorité des banques centrales est de lutter contre l’inflation. Pour cela, un
remède est privilégié : augmenter les taux directeurs. La théorie économique veut en effet que des
taux élevés freinent l’activité tout en renforçant la valeur de la monnaie locale face aux autres
devises, permettant in fine de limiter les prix à la consommation, y compris via des importations
moins onéreuses.


En contrepartie, les hausses de taux fragilisent les entreprises et les particuliers les plus
dépendants du crédit. Les banques elles-mêmes peuvent souffrir de cette situation : bien que leurs
marges soient plus confortables lorsque les taux sont élevés, ces établissements peuvent subir à
court terme une baisse de la valeur de leurs investissements obligataires. Tel a été le talon d’Achille
de la Silicon Valley Bank (SVB) aux États-Unis, dont la faillite était liée, entre autres, à une perte de
1,8 milliard de dollars sur les marchés obligataires.


Des hausses de taux de moins en moins nécessaires

Depuis cet incident, qui a frappé Credit Suisse par répercussion, les banques centrales sont incitées
à se montrer plus prudentes dans leur stratégie pour éviter que leurs hausses de taux participent à
une nouvelle crise financière. D’autant plus que leur combat contre l’inflation se fait moins
pressant. L’inflation retombe en effet d’elle-même dans la plupart des pays du monde. En Europe,
ce mouvement provient surtout de la baisse des prix de l’énergie : les prix du gaz sont revenus
autour de 40 EUR/MWh sur le marché « spot », contre 350 EUR/MWh en août dernier, et les prix
de l’électricité ont connu un repli du même ordre de grandeur.


L’inflation en zone euro est ainsi revenue à 6,9% en mars 2023, après un sommet à 10,6% en
octobre 2022. Aux États-Unis, elle n’était plus que de 5,0% en mars, contre 9,1% en juin. Seule
ombre au tableau : l’inflation sous-jacente (hors énergie et produits frais), scrutée de près par les
banques centrales, reste relativement élevée. En mars, elle atteignait 5,7% en zone euro (niveau
record) et 5,6% aux États-Unis, justifiant pour le moment un maintien des taux directeurs à des
niveaux élevés.


L’anticipation d’un repli des taux d’ici la fin d’année
Quoi qu’il en soit, la tendance reste dominée par le tassement de l’inflation et plusieurs banques
centrales ont d’ores et déjà mis un terme à leur cycle de remontée des taux. Tel est notamment le
cas au Canada, au Brésil, en Pologne, en Hongrie, en Corée du Sud ou encore à Singapour.
Aux États-Unis, les investisseurs continuent d’attendre un dernier tour de vis de la Fed le 3 mai
prochain (+25 points de base, avec une probabilité d’environ 85% selon le baromètre CME
FedWatch) pour atteindre un taux directeur situé entre 5% et 5,25%. Après quoi, les extrapolations
issues des marchés de futures indiquent un maintien des taux à l’identique en juin-juillet, puis un
début de baisse à partir de septembre (-25 points de base), suivi d’une ou deux baisses
supplémentaires jusqu’en décembre (-25 à -50 points de base). Notons qu’à ce stade, la Fed n’a pas
encore communiqué sur un éventuel projet de baisse des taux : il s’agit uniquement d’anticipations
de marché.

Du côté de la BCE, les certitudes sont moindres. Depuis février 2023, la banque centrale a prévenu
qu’elle allait « évaluer » la trajectoire de sa politique monétaire en amont de sa réunion du 4 mai.
En mars, la BCE a poursuivi son durcissement monétaire en remontant ses taux de 50 points de
base. Peu d’éléments permettent de savoir quelles seront les prochaines étapes. Une hausse de 25
points de base reste le scénario le plus probable pour début mai, la BCE ayant encore une certaine
marge face aux taux pratiqués par la Fed, tout en faisant face à une inflation plus élevée. Le cycle
de durcissement monétaire pourrait néanmoins prendre fin dans le courant des mois suivants : les
marchés s’attendent actuellement à ce que le taux de dépôt de la BCE, actuellement de 3%, ne
dépasse pas 3,5% cette année.


Pour les investisseurs, privilégier les rendements fixes
Face aux perspectives d’une stabilisation puis d’un repli des taux, qui se traduira alors par une
inversion de la courbe des taux, les investisseurs ont tout intérêt à se tourner vers des solutions
d’investissement garantissant un rendement fixe pour les années à venir, en profitant de taux
actuellement attractifs. Les comptes à terme (CAT) peuvent notamment répondre à cet enjeu en
permettant de bloquer un niveau de rendement à 3 ou 5 ans, tout en bénéficiant de conditions de
sortie relativement souples. Les fonds monétaires permettent quant à eux de bénéficier de
rendements attractifs à court terme, mais verraient leurs performances perdre en dynamisme au
cours des années à venir si la BCE venait à baisser ses taux.