Paris 01 83 81 81 61 - Lyon 04 81 68 52 40 - Bordeaux 05 33 52 11 23 - Rennes 02 20 06 01 78 - Marseille 04 12 29 01 32 - Toulouse 05 25 53 00 07

Le risque de récession est-il toujours d’actualité ?

Depuis 2022, le risque d’une entrée en récession des économies occidentales est régulièrement
évoqué, mais ne se concrétise pas. La crise énergétique, la hausse de l’inflation, la hausse des
taux et le conflit en Ukraine n’ont pas fait plonger l’activité économique.


En début d’année, les perspectives de croissance pour l’année 2023 semblaient peu réjouissantes.
Le FMI estimait qu’un tiers de l’économie mondiale serait en récession cette année et que la moitié
des pays de l’Union européenne serait concernée. En janvier, la Banque mondiale avait également
réduit de près de moitié ses perspectives de croissance mondiale pour 2023, à +1,7% contre +3%
auparavant, anticipant une croissance nulle en zone euro.


Néanmoins, les anticipations n’ont cessé de s’améliorer ces derniers mois. En mars, la Banque de
France estimait que l’économie française devrait finalement échapper à la récession cette année.
En Allemagne, les principaux instituts de suivi de la conjoncture économique nationale ont
remonté leurs prévisions, anticipant désormais une croissance allemande de +0,3% cette année,
contre -0,4% auparavant. Toujours en avril, le directeur du département européen du FMI, Alfred
Kammer, a estimé que l’Europe ne devrait pas connaître de récession en 2023. À noter également
que la plupart des économistes estiment qu’en cas de récession avérée dans certains pays, celle-ci
devrait rester « modérée ».


Un marché du travail dynamique soutenant la croissance
De fait, les pays occidentaux ne subissent pas les signes avant-coureurs habituels d’une récession si
l’on s’en tient à certaines variables clés, comme le marché du travail. En zone euro, le taux de
chômage était de seulement 6,5% en mars, son plus bas niveau historique depuis le début de cette
série statistique en 1998. En France, le taux de chômage était de 7,2% au T1 2023, là encore l’un de
ses plus bas niveaux historiques. Même chose aux États-Unis, avec un chômage à 3,4% en avril.


Le dynamisme de l’emploi vient ainsi compenser les effets négatifs de l’inflation et de la hausse des
taux. Bilan des courses : une croissance faible, mais toujours positive. Le PIB de la zone euro a ainsi
progressé de 1,3% sur 12 mois au T1 2023, et de 0,1% par rapport au trimestre précédent. On
notera néanmoins que l’Allemagne est entrée en « récession technique » avec deux trimestres
consécutifs de repli du PIB : -0,4% au T4 2022 (données révisées) et -0,1% au T1 2023. Sur 12 mois,
l’Allemagne conserve néanmoins une croissance positive de +0,2%. En France comme aux États-
Unis, l’économie continue de croître trimestre après trimestre, malgré un tassement progressif.


On notera par ailleurs que les perspectives s’améliorent pour les mois à venir, avec une sortie
rapide de la crise énergétique (retour des prix du gaz « spot » à 32 euros/MWh en Europe, contre
350 euros en août 2022), entraînant une résorption de l’inflation. Les banques centrales pourraient
ainsi bientôt mettre en pause leur cycle de hausse des taux. Une incertitude demeure vis-à-vis de la
crise bancaire aux États-Unis, certes cantonnée aux banques régionales, mais susceptible d’avoir
des conséquences négatives sur l’accès au crédit de certaines entreprises américaines.


Entre incertitudes et espoirs, quels placements privilégier ?
Dans un contexte encore instable, mêlant bonnes et mauvaises nouvelles, plusieurs stratégies
restent pertinentes pour les investisseurs, notamment en fonction de leur horizon de placement.
Pour les investisseurs les plus prudents, on soulignera que les placements à taux fixes (via des
comptes à terme notamment) restent des solutions particulièrement pertinentes pour sécuriser
des rendements attrayants quelle que soit l’évolution de la conjoncture économique. Des
rendements plus élevés peuvent également être recherchés en se tournant, selon son horizon de placement, vers certains segments du marché obligataire, les autocalls, l’immobilier, ou encore le Private Equity.