8 octobre 2025

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La BCE sera inexorablement amenée à assouplir sa politique monétaire.

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La BCE sera inexorablement amenée à assouplir sa politique monétaire.

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Une politique monétaire devenue trop restrictive

L’action de la BCE est aujourd’hui trop restrictive. Malgré l’ampleur des difficultés qu’affronte l’Europe, la BCE maintient des taux d’intérêt insoutenables compte tenu du poids de l’endettement total et de la baisse de la croissance potentielle.
Elle favorise une appréciation suicidaire de l’euro pour nos exportateurs et industriels européens (qui subissent déjà le protectionnisme américain et le dumping chinois) et, au total, maintient des conditions financières trop restrictives et peu compatibles avec toute perspective de redressement européen.

Pourquoi la BCE devra assouplir sa politique

Nous pensons que la BCE n’aura pas d’autre alternative que d’assouplir (sans doute trop tardivement) la politique monétaire dans les mois et trimestres à venir. Nous y voyons plusieurs raisons.

Une inflation en repli durable

Commençons par l’inflation. L’inflation totale se retrouve au total aujourd’hui à 2,2% en glissement annuel.
Tout porte à croire que le mouvement de désinflation est encore largement devant nous.

Le ralentissement de l’emploi et des salaires

D’abord les créations d’emplois ont encore sensiblement décéléré en Europe, poursuivant le mouvement entamé en 2022.
Les intentions d’embauche sont passées en territoire négatif.
Du même coup, l’inflation salariale a reculé, et les données sur les salaires négociés de la BCE jusqu’au deuxième trimestre 2026 indiquent un nouvel affaiblissement de l’inflation salariale, passant d’environ 3% en glissement annuel à 2,4% l’année prochaine.

L’impact désinflationniste de l’euro fort

Depuis le début de l'année, l'euro s'est apprécié par rapport au dollar (13%), au sterling (4,5%), au yen (7%), au RMB chinois (10%).
Le taux de change effectif nominal de l'euro s'est apprécié de 7%.
Compte tenu du poids des importations extra zone (environ 20% du PIB), l’impact désinflationniste de l’euro fort n’est pas négligeable.

Le rôle du dumping chinois et de la faiblesse énergétique

Il faut aussi compter avec le dumping chinois (plus de 20% des importations totales ex-UE de la zone).
En août 2025, les exportations chinoises vers l'Union européenne ont grimpé de 11% par rapport à août 2024.
Cette pénétration de produits chinois à prix subventionnés et libellés dans une monnaie sous-évaluée accentue les pressions désinflationnistes.
Sans oublier la faiblesse relative des prix de l’énergie (pétrole, gaz naturel).

Le risque français, catalyseur potentiel

Bien sûr, la BCE ne doit pas fixer sa politique monétaire sur le cas français.
Mais en cas de grave crise financière et politique, hélas probable dans le futur si rien ne change, un choc à l’échelle de la France entraînerait inévitablement des répercussions sur le reste de la zone compte tenu de son poids (19% du PIB de la zone euro), y compris dans les pays d’Europe du Sud.
La BCE pourrait à tout le moins avoir à cet égard une attitude préventive dès aujourd’hui.

Un endettement record et des besoins massifs

Enfin dernier argument : le niveau d’endettement est au plus haut de toute l’histoire du temps de paix.
Les besoins de financement liés à la transition énergétique, numérique et géopolitique (hausse des dépenses militaires) sont massifs et la croissance potentielle de l’Europe a baissé.
Il n’y aura pas de sortie par le haut qui ne passe pas par une baisse des taux d’intérêt.

Quelles conséquences pour la stratégie d’investissement ?

À court terme : prudence sur les actifs européens

À court terme, l’immobilisme de la BCE milite pour une sous-performance des actifs risqués européens et en particulier français.
Sur les marchés actions, il faut donc continuer de surpondérer les actions américaines vs les actions européennes.
On reviendra ou non sur les actions européennes en fonction de l’ampleur de la réaction de la BCE.

Sur les marchés obligataires

Nous tablons sur une détente très progressive des taux longs européens (Bund) avec la poursuite de l’écartement du spread OAT-Bund.
Cette détente s’accentuera au fil du temps, lorsque le ralentissement de la croissance nominale européenne sera plus évident et qu’il sera alors clair que la BCE est en retard.

Sur l’eurodollar

Il faut compter sur une stabilisation de l’eurodollar à horizon court, mais avec un peu de volatilité, avant une baisse modérée de l’euro par la suite, en lien avec la montée des anticipations d’assouplissement monétaire de la BCE (tournant de l’année / début 2026).

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