10 septembre 2025

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Vers une crise de la dette française ?

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Vers une crise de la dette française ?

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Après la démission de F Bayrou, les incertitudes demeurent sur le marché des obligations françaises avec un spread (écart) de taux longs 10 ans d’environ 10 pb (à 80 pb) par rapport au bund allemand. Va -t-on vers une aggravation de ce stress avec un nouvel élargissement du spread, une contamination du système bancaire voire des fuites de capitaux qui amènerait la France en récession ce qui alimenterait une nouvelle dégradation des finances publiques. 

En l’état actuel des choses, nous ne le pensons pas. 

Facteurs de fragilité

Certains éléments fragilisent aujourd’hui la situation économique et budgétaire française :

  • Niveau élevé de la dette publique (115% du PIB)

  • Instabilité politique chronique depuis l’été 2024

  • Faible crédibilité des autorités à maîtriser les dépenses publiques

  • Marges de manœuvre limitées pour augmenter les impôts

  • Forte détention de la dette par les non-résidents (> 50%), ce qui la rend vulnérable

  • Croissance économique très faible

  • Risque élevé de tensions civiles

Facteurs d’atténuation

À l’inverse, plusieurs éléments peuvent contribuer à limiter l’ampleur d’une éventuelle crise :

  • Balance courante quasi-équilibrée, contrairement à l’Europe du Sud en 2010

  • Taux d’intérêt moyen sur la dette encore faible (< 2%), grâce aux anciens emprunts à taux bas ou négatifs

  • Poids du service de la dette modéré (~2% du PIB)

  • Capacité d’intervention de la BCE en cas de besoin

  • Importance systémique de la France (19% du PIB de la zone euro, puissance militaire et nucléaire) incitant les partenaires européens à réagir

Scénarios possibles pour la dette française

Risque politique et absence de majorité

Un scénario de blocage institutionnel est envisageable si aucune majorité n’est trouvée pour voter la loi de finances avant le 31 décembre.
Ce cas s’était déjà produit fin 2024, après la censure du gouvernement Barnier.
Une loi spéciale (LOLF article 45) avait alors permis :

  • La perception des impôts,

  • Le recours à l’emprunt pour financer l’État,

  • Le maintien des dépenses publiques au niveau de l’année précédente grâce à l’article 47 de la Constitution.

En février 2025, le budget avait finalement été adopté via une Commission mixte paritaire, le gouvernement Bayrou engageant sa responsabilité via l’article 49.3, sans être censuré cette fois-ci.

Perspectives économiques et stabilisation

Si aucun accord n’était trouvé début 2026, la France pourrait opter pour une « année blanche », c’est-à-dire un gel partiel ou total des dépenses publiques.
Bien que ce scénario génère des tensions sociales et politiques, il permettrait d’éviter une crise immédiate.

En l’état, les marchés financiers semblent avoir intégré les mauvaises nouvelles dans le prix des obligations d’État françaises.
Cela offre aujourd’hui un niveau de rendement attractif pour les investisseurs souhaitant embarquer du rendement dans leurs portefeuilles.

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