Pourquoi les valeurs européennes de défense sont encore attractives sur le long terme.
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Pourquoi les valeurs européennes de défense sont encore attractives sur le long terme.
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L’Europe semble enfin sortir de sa léthargie et de son irresponsabilité en matière de défense
« Grâce » à Trump, Poutine et les nécessités du temps.
D’abord cela a commencé cette année avec la nouvelle coalition majoritaire en Allemagne
(sous l’égide de F Merz) qui a annoncé en mars dernier, sitôt élue, un ambitieux plan de relance en matière de défense et d’infrastructures en proposant de modifier le frein à l’endettement fixé dans la loi fondamentale allemande.
Cela s’est accompagné ensuite presque simultanément d’un nouveau dispositif « favorable » de la Commission Européenne de l’ordre de EUR 800 Mds (4,7% du PIB de l’UE).
Enfin, on a eu l’annonce en juin dernier d’un nouvel objectif de dépenses de 5 % du PIB
(2% aujourd’hui) dans le cadre de l’OTAN d’ici 2035, dont 1,5 % pour des domaines liés à la sécurité (infrastructures critiques, cybersécurité, préparation civile et résilience, mobilité militaire et logistique). On rappelle ici que sur les 32 pays de l’OTAN, 24 sont membres de l’UE.
Toutes ces nouvelles ont été intégrées par les marchés cette année
Le principal handicap du secteur est aujourd’hui sa cherté
Des multiples stratosphériques (PE 12m fwd de 28x), avec une prime de 120% vs son historique 10 ans (moyenne : 12,6x).
Néanmoins, il y a encore plusieurs vecteurs d’attractivité pour le moyen et long terme
D’abord, prenons comme hypothèse une cible de 3,5% du PIB d’ici 5 ans pour les dépenses de défense. Dans ce cas, notre analyse aboutit à un effet sur le chiffre d’affaires des entreprises exerçant une activité dans l’armement de l’ordre de 10 à 25%.
Si l’on envisage une élasticité de l’ordre de 1,5 à 2 de la croissance des BPA
par rapport à la croissance du chiffre d’affaires dans le secteur (coûts fixes importants), on aboutit à un effet permanent entre 250 et 500% pour les BPA des entreprises du secteur (phénomène valable dans le monde et en Europe). C’est un effet considérable.
Ensuite, il y a une certaine volonté européenne de réorientation de l’effort de défense vers la production européenne
Rappelons ici qu’entre 2020 et 2024
Environ 64 % des achats de défense des pays européens membres de l’OTAN sont provenus des États-Unis.
Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à un brutal renversement des choses dans ce domaine. Mais les initiatives européennes, bien que modestes, vont dans le bon sens.
L’effort de défense envisagé dans le cadre de « ReArm Europe »
Comprend ainsi 150 mds d’euros de prêts communs. Ce mécanisme introduit des préférences d’éligibilité au profit des entreprises européennes.
Mentionnons aussi les multiples programmes européens existants ou à venir dans le domaine de la défense
European Defence Industrial Strategy (EDIS) de 2024
European Defence Industry Reinforcement through Common Procurement Act (EDIRPA)
European Defence Industry Programme (EDIP)
Fonds européen de défense (European Defence Fund)
« Defence Omnibus Simplification » en préparation par la Commission
Les montants en jeu dans le cadre de ces programmes sont de l’ordre de 10 mds d’euros, ce qui demeure assez modeste.
Mais l’objectif de ces différents programmes
Est de coordonner les achats de défense entre États membres, de bénéficier d’économie d’échelle au niveau européen et de fluidifier les financements publics et privés dans le secteur. L’idée est d’aller à terme vers une autonomie stratégique européenne dans la défense.
Enfin, la dynamique de flux devrait soutenir le secteur
Longtemps, les investissements dans la Défense ont souffert
De leur positionnement généralement considéré comme éloigné des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
Mais la guerre d’Ukraine et la résurgence de la thématique de la souveraineté
Ont remis en cause cet état de fait. Dans son avis du 17 juin 2025, la Commission Européenne a recalibré les interprétations réglementaires en faveur de la défense, en précisant que le SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation) n’excluait pas les investissements dans le secteur de la défense.
Sachant par ailleurs que l’exposition des fonds européens
Reste encore assez loin du poids du secteur A&D (aérospatiale et défense) dans le MSCI EMU (5,7%).
Dans cet univers, il faut mentionner l’intérêt des valeurs diversifiées
Ainsi que celles qui pourraient répondre aux carences de production en Europe
Comme la défense aérienne et antimissile, l’artillerie, les munitions et missiles, les drones et systèmes anti-drones, la mobilité militaire, l’intelligence artificielle, la technologie quantique, la guerre électronique et cybernétique, ainsi que la protection des infrastructures critiques et les capacités stratégiques.
Une attention particulière doit par ailleurs être portée
Aux small caps de la défense et de la tech actives en amont ainsi qu’aux fonds de private equity spécialisés.
« L’Histoire a toujours montré que la sécurité avait un prix. Vous l’acquittez par l’autonomie de votre politique de défense, ou bien vous la payez de votre dignité ». Le message de de Gaulle il y a 60 ans a enfin été quelque peu entendu.
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